A Bagnères-de-Bigorre, Riccardo Ricco s'impose de nouveau lors de la 9ème étape du Tour de France devant Vladimir Efimkin et Cyril Dessel.
Les voilà qui prennent de l'altitude ! Après neuf jours de course déjà très remuants, les 170 rescapés du Tour de France vont respirer l'air pur des Pyrénées. Les deux premiers cols de première catégorie de ce Tour de France que constituent le Col de Peyresourde et le Col d'Aspin peuvent creuser certains écarts. Avant cela, les coureurs ont une mise en jambe tonique avec cinq difficultés de moyenne intensité. Mais, les enchaînements quotidiens de ces obstacles deviennent éprouvants. Alors, pourquoi pas assister à des défaillances de certains favoris ? Et dans le meilleur des
cas, espérons que les prétendants à la victoire s'attaquent et aillent grappiller des secondes voire des minutes d'avance à la force du jarret. En ce qui concerne la victoire d'étape, les postulants se manifestent évidemment dès le départ.
Des candidats sérieux tels David De la Fuente (Saunier Duval-Scott) ou David Moncoutié (Cofidis) sont en verve. Toutefois, le bon coup sort au kilomètre 22 sous l'impulsion de Nicolas Jalabert (Agritubel), de suite suivi par Sébastian Lang (Gerolsteiner) et Aleksandr Kuschynski (Liquigas). Au vue des caractéristiques de ces coureurs, loin d'être des grimpeurs d'exception, le peloton laisse filer en se retrouvant à 7'30" au kilomètre 40. Cet écart grimpe jusqu'à 14'20" (Km 50) jusqu'au moment où l'équipe basque Euskatel-Euskadi n'apprécie que modérément cette escapade à l'approche de leur terre. Le peloton se rapproche sans être pour autant menaçant en restant entre dix et onze minutes (Km 100).
La course est toujours rapide et nerveuse. Et sur un virage à gauche anodin, plusieurs coureurs chutent après le passage du point ravitaillement. Dans ceux-là, on retrouve Cadel Evans (Silence-Lotto) ! Alors que Valverde (Caisse d'Epargne), Ricco (Saunier Duval-Scott), Schleck (CSC Saxo Bank) ont déjà frotté le bitume, c'est au tour de l'Australien de subir le même sort. Coude, épaule, cuisse gauche égratignés en-dessous d'un cuissard troué sur le haut de la cuisse et d'un maillot largement déchiré au niveau du dos. Si physiquement, la santé n'est pas atteinte, le mal est fait psychologiquement. De nature défensive, Cadel Evans ne se risquera pas à changer ses habitudes dans cette étape.
Sur Peyresourde, le trio de tête compte encore 10' d'avance alors que la Française des Jeux prend les commandes. Le labeur de chacun pèse lourd à ce moment de la course. Jalabert ne suit plus ses compagnons à 5 kilomètres du sommet, bientôt imité par Kuschynski. Le peloton se réserve, ce qui n'empêche pas Haimar Zubeldia (Euskatel-Euskadi) ou le Maillot Blanc Thomas Lovkvist (Team Columbia) de décrocher. Un maillot de meilleur jeune qui s'effrite, cela donne des idées à Maxime Monfort (Cofidis). Son offensive est suivie par David De la Fuente (Saunier Duval-Scott) désirant, de son côté, absorber quelques points pour conserver son Maillot de meilleur grimpeur. Dans la descente, ce duo récupère Jalabert et se voit rejoindre par le talentueux descendeur Luis-Leon Sanchez (Caisse d'Epargne). Au moment d'escalader le Col d'Aspin, les quatre hommes ont encore 4' de retard sur Sébastian Lang.
Le peloton s'attaque peu après aux 12,3 kilomètres d'escalade à 6,5%. Un peloton finalement agité. Les secousses sont incessantes avec Stefan Schumacher (Gerolsteiner), Riccardo Ricco (Saunier Duval-Scott), Leonardo Piepoli (Saunier Duval-Scott), Gonzalo Ramirez (Agritubel), Sylvester Szmyd (Lampre) ou Roman Kreuziger (Liquigas). Mais, les forces manquent et aucun ne parvient à prendre du terrain. En revanche, un véritable avion de chasse décolle à 30 kilomètres d'arrivée. De sa giclette hors-norme, l'Italien Riccardo Ricco cloue sur le dos d'Aspin l'ensemble du peloton, ainsi que le groupe Monfort qui a à peine le temps de distinguer le Cobra que celui-ci se dissimule dans les lacets du Col d'Aspin. Il fonce sur Sébastian Lang qui reçoit un coup de massue en voyant un Ricco aussi bondissant alors qu'il se démène péniblement avec sa machine.
Alors qu'il possède une rare moulinette dans la montagne, Riccardo Ricco descend en revanche comme une caisse à savon. Les doigts crispés à proximité des manettes de frein, coupant les virages dangereusement, Ricco est un véritable casse-cou. Une insouciance qui ne lui fait pas concéder du temps en franchissant le portique des 15 kilomètres 1'20" avant le groupe Maillot Jaune réduit à 35 unités. Satisfaits d'avoir suivi la cadence dans la montagne, les favoris ne roulent pas sur Ricco. Il s'échappe indubitablement vers sa seconde victoire d'étape sur ce Tour, après Super-Besse. Ne devant pas initialement faire le Tour de France, le Cobra offre des envolées ahurissantes, rarement exécutées depuis l'ère Armstrong. En serrant les dents, Kim Kirchen (Team Columbia) conserve son Maillot Jaune.
Demain, les coureurs montent dans le degré de difficulté avec la 10ème étape entre Pau et Hautacam. 156 kilomètres émaillés par deux cols hors catégorie, le Col du Tourmalet et Hautacam.
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Sujet: Riccardo Ricco avec la Bagnères... 
Lun 14 Juil - 1:43
