C'est la fête nationale des Saunier Duval !

La Saunier Duval fait le doublé avec la victoire de Piépoli lors de la 10ème étape du Tour de France devant Cobo Acebo et Schleck.

C'est la grande chasse à l'information au matin de l'étape reine des Pyrénées. Quel est l'état de santé de Cadel Evans (Silence-Lotto) ? Après sa chute sur l'étape de la veille entre Toulouse et Bagnères-de-Bigorre, l'Australien, un des grands favoris du Tour, n'a pas voulu s'épancher sur le sujet à son arrivée. Sentant qu'il est passé à deux doigts de blessures beaucoup plus grave, le second du Tour l'an passé s'est tout de même exprimé auprès du site letour.fr. Bien plus serein, il revient sur l'incident : "Quand je me suis relevé, j'ai eu très peur. J'ai pensé "Oh non, j'ai perdu le Tour". Pendant un moment, j'ai cru que j'avais un os cassé. J'avais mal partout et j'ai rapidement vérifié que tout allait bien." Malgré tout, une douleur à l'épaule gauche ne prévoit rien de bon et ne l'encouragera pas à attaquer, lui qui est déjà un très bon défenseur.

Surtout que le repas est copieux. Le Col du Tourmalet et Hautacam en moins de 50 kilomètres peuvent donner des aigreurs à beaucoup. Ce qui n'empêche pas le peloton de soutenir un rythme important en début d'étape. D'autant plus que 24 coureurs prennent la poudre d'escampette dès le kilomètre 10 : Popovych (Silence-Lotto), Cancellara (CSC Saxo Bank), Isasi (Euskatel-Euskadi), Gutierrez (Caisse d'Epargne), Burghardt (Team Columbia), Augustyn, Cheula (Barloworld), Pozzato (Liquigas), LeMevel (Crédit Agricole), Tosatto (Quick Step), Dupont (Ag2r La Mondiale), Fothen, Lang, Wegmann (Gerolsteiner), Feillu, Vogondy (Agritubel), Freire (Rabobank), Fedrigo (Bouygues Telecom), Séb.Chavanel, Fédrigo, Roy (Française des Jeux), Bertogliati, De la Fuente (Saunier Duval-Scott) et Duque (Cofidis).

Malgré les 17 formations représentées à l'avant, les absents Team Milram et Garmin-Chipotle se rattrapent en roulant. Ils n'accordent donc que 1'45" au maximum (Km 23) et désespèrent 17 coureurs de devant qui se relèvent. Il ne reste alors que Cancellara, Dupont, Fothen, Freire, Di Grégorio, Roy et Duque. Le nombre d'unités dans cette échappée est raisonnable alors le peloton relâche la pression et offre jusqu'à 6'50" d'avance (Km 84) au pied du Tourmalet. Un relâchement qui profite à Freddy Bichot (Agritubel) qui tente de revenir sur les hommes de tête. Une attaque suicidaire mais le Mayennais n'aura échoué qu'à 40 secondes de la jonction. Mais seul grimpeur du groupe, Rémi Di Grégorio part seul dans le Tourmalet. Derrière, le peloton est dirigé par la CSC Saxo Bank. Sous cette impulsion, des coéquipiers d'Evans, Menchov (Rabobank) et Valverde (Caisse d'Epargne) disparaissent de la circulation.

Enfin, un coup de théâtre intervient dans le premier col hors catégorie de ce Tour 2008. Damiano Cunego (Lampre) et surtout Alejandro Valverde ne peuvent suivre le rythme. Grand favori pour bon nombre d'observateurs, le vainqueur du Dauphiné Libéré ne peut tenir son rôle dans le groupe Maillot Jaune qui n'est plus composé que de 18 coureurs. Un groupe qui passe avec 6 minutes de retard sur Di Grégorio qui demeure toujours en tête de l'étape. Valverde franchit le sommet avec 50" de débours par rapport au groupe Kim Kirchen (Team Columbia). Un retard que Valverde ne comble pas dans la descente puisque la formation CSC Saxo Bank roule à bloc par l'intermédiaire de Voigt et Cancellara. Quant à Valverde, il ne peut compter sur un seul coéquipier avant même d'aborder Hautacam.

Les 14,4 kilomètres de cette dernière difficulté n'est qu'un long chemin de croix pour lui. Tout comme l'ensemble des favoris ! En effet, Evans, Menchov et Sastre et le Maillot Jaune Kim Kirchen (Team Columbia) sont irrémédiablement lâchés par des secousses de Frank Schleck (CSC Saxo Bank) et José Cobo Acebo (Saunier Duval-Scott) à 6 kilomètres de l'arrivée. Ces deux garçons filent vers le sommet avec Leonardo Piépoli (Saunier Duval-Scott). Vladimir Efimkin (Ag2r La Mondiale) et Berhard Kohl (Gerolsteiner) réussiront un "saut" en accrochant le trio d'attaque. Très vite les calculettes chauffent puisque Frank Schleck n'est qu'à 1'50" de Cadel Evans. Se faisant attaquer par les deux coéquipiers de Riccardo Ricco, le champion du Luxembourg court intelligemment en conservant son rythme de croisière. A la pédale, il rejoint le duo italo-espagnol.

Tout le contraire du groupe Evans qui ne progresse que par à-coups. Evans et Menchov font le métier en grimpant à un rythme soutenu mais sans coups d'éclat. A 4 kilomètres du sommet, Frank Schleck devient leader provisoire. Toutefois, dans le même temps, Piépoli et Cobo Acebo replantent une banderille, cette fois-ci décisive. Le Luxembourgeois ne panique toujours pas mais serre fortement les dents. 28 secondes après le doublé des Saunier Duval réglé par Leonardo Piépoli, Frank Schleck coupe la ligne. Son attente sera aussi grande que sa déception puisque pour une seconde, Cadel Evans endosse le Maillot Jaune. Un réconfort pour l'Australien qui a les yeux brillants au moment de recevoir le Maillot Jaune. Le Tour est plus ouvert que jamais et se jouera sans Valverde qui franchit la ligne avec 5'52" de retard.

présent Cadel représente les kangourous