Les dirigeants du Tour de France ont commenté l'exclusion de Riccardo Ricco, déclarant qu'ils étaient en train de gagner la partie.
L'image est presque devenue rituelle sur les routes du Tour de France. Une fois de plus, un gros poisson a été pris dans les filets de la lutte antidopage. Après les affaires Landis en 2006, Rasmussen et Vinokourov en 2007, pour ne citer qu'elles, c'est Riccardo Ricco qui a été chassé du Tour de France ce matin, pour contrôle positif à l'EPO. Un cas de plus, mais un tricheur de moins. C'est sur cette note d'optimisme que les organisateurs de la Grande Boucle ont souhaité communiquer ce soir à Narbonne, à l'heure où les coureurs de l'équipe Saunier Duval pliaient bagages. "Nous sommes en train de gagner, a clamé Patrice Clerc, président d'Amaury Sport Organisation. Je salue cette situation, qui prouve que, dans notre pays, l'ensemble des acteurs veut lutter efficacement contre le dopage. C'est un paradoxe mais c'est une bonne nouvelle."
Résolument positif, Patrice Clerc a tenu à souligner l'efficacité du combat mené contre les tricheurs depuis plusieurs années. "Nous avons dit que nous voulions lutter contre le dopage, que ce serait une lutte longue et difficile, qu'elle prendrait du temps, a rappelé le président. Cette lutte ne peut se faire sans accrocs. On ne transformera pas le monde du cyclisme d'un coup de baguette magique. On ne peut pas prétendre vouloir un sport propre si on ne commence pas par le nettoyer. Ce nouveau cas prouve que nous nous rapprochons de plus en plus d'une situation acceptable." Une fois de plus, les organisateurs du Tour ont manifesté leur volonté d'aller jusqu'au bout, prodiguant un message d'espoir. "Nous sommes en train de mettre sur pied les fondations nécessaires à la reconstruction du cyclisme. Nous sommes plus près que jamais de la victoire."
Loin du regard noir qui avait assombri son visage voici un an au moment de l'exclusion de Vinokourov, le directeur du Tour de France Christian Prudhomme a repris les propos de Patrice Clerc sur un ton ferme mais apaisé. "Nous devons nous battre pour tous ceux qui sont avec nous, pour défendre ce monument qu'est le Tour de France, a-t-il réaffirmé. A Brest, j'avais dit aux coureurs qu'ils avaient les clés, qu'ils avaient le choix de bien faire leur métier, comme la majorité, ou bien de faire autre chose, ce que certains ont encore fait. Tout le monde n'a pas compris mais la différence se réduit à vue d'œil. L'efficacité de nos contrôles devrait faire réfléchir ceux qui n'ont pas réfléchi assez tôt." Délesté d'un traitre, le Tour de France poursuivra sa route demain. Avec cette ferme conviction que la partie est en train de tourner à son avantage. Espérons-le.