Après une longue carrière d’équipier dévoué et de grimpeur modèle, l’Espagnol Carlos Sastre, 33 ans, s’est paré de jaune en toute discrétion, laissant strass, paillettes et plateaux télés à d’autres.
Sa personnalité effacée, son côté taiseux, sombre parfois, sa façon de fuir les médias, ou de ne pas les attirer, n’en feront certainement jamais un chouchou des foules. Mais peu importe à celui qui n’aspire qu’à retrouver femme, enfants et tranquillité. Pour la Sastremania, il faudra repasser.
L’histoire cycliste de "Carlitos" commence à l’âge de 8 ans. En 1982. Cette année-là, Angel Arroyo remporte la Vuelta. Arroyo vient d’El Barraco, près de Madrid, la ville d’un gamin nommé Carlos Sastre. Son papa va en plus prendre les rênes de l’école de cyclisme locale. La voie est toute tracée. D’autant qu’un prometteur coureur espagnol José Maria Jimenez, dit "El Chava", qui deviendra son beau-frère et décédé depuis peu, prendra Sastre, son cadet de quatre ans, sous son aile. Mais c’est un entraîneur nommé José Luis Pascua qui le préparera à devenir professionnel en 1997.
Pas conservé par l’équipe espoirs de Banesto, Sastre accepte l’offre de l’équipe rivale, la ONCE. Sous les ordres de Manolo Saiz, disparu des pelotons après son implication dans l’affaire Puerto en 2006, Sastre est le serviteur d’altitude des intérêts de leaders comme Laurent Jalabert, Abraham Olano ou Joseba Beloki. "A la ONCE, une seule fois on m’a donné l’occasion de courir avec toute l’équipe à mon service. C’était au Tour de Burgos et j’ai remporté une étape (2001). J’ai compris qu’avec une équipe entière à mon service je pouvais gagner des choses."
Parce qu’il brûlait d’être leader, Sastre le grimpeur (1,73 m, 60 kg) s’éloigne de son Espagne pour rejoindre la CSC en 2002, dans le sillage de Jalabert. Mais la formation danoise le mettra au service d’Ivan Basso... Le bonhomme, décrit comme un gentil, attendra encore son Tour : 10e en 2002, 9e en 2003, 8e en 2004, 3e en 2006, 4e en 2007. Il finira aussi deux fois 2e de la Vuelta (2005 et 2007). Avant une consécration touteen discrétion sur le Tour 2008.