La censure Internet, une pratique élevée au rang de discipline olympique
Les autorités chinoises confirment qu'elles bloquent l'accès à des sites Internet aux journalistes accrédités pour couvrir les JO. Et le CIO laisse faire...
La censure demeurera, y compris pendant les Jeux olympiques Pékin. Le porte-parole chinois du comité d’organisation des Jeux olympiques de Pékin (BOCOG) a estimé "suffisant" l’accès Internet proposé aux journalistes couvrant l’évènement sur place malgré les protestations des représentants des médias. Il a par ailleurs confirmé que, si certains sites sont difficiles d’accès ou bloqués, c’est qu’ils diffusent du contenu interdit par la loi chinoise.
"C’est de l’apprendre pratiquement à la dernière minute qui, je pense est déstabilisant pour les médias internationaux et embarrassant pour moi", a déclaré Kevan Gosper, directeur du service presse du Comité international olympique (CIO). "En effet, il y a encore 48 heures, j’insistais sur le fait qu’il y aurait un accès libre et non censuré à Internet", a-t-il précisé.
Kevan Gosper a ensuite admis que des représentants du CIO avait négocié le blocage de certains sites avec les autorités chinoises parce qu’ils n’étaient pas directement liés aux JO.
"Ecoeuré par le CIO et par le cynisme des autorités chinoises"
Parmi les sites Internet bloqués par les autorités chinoises, il y a celui de l’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty International et celui de l’association pour la liberté de la presse, Reporters sans frontières. Celle-ci a exprimé son mécontentement dans un communiqué et se dit "écœuré[e] par l’attitude du CIO et dénonce le cynisme des autorités chinoises qui, une fois de plus, ont menti".
Et de poursuivre, "Le CIO cautionne la situation en participant au black-out de l’information. Il est totalement décrédibilisé. Nous incitons les journalistes accrédités pour couvrir les Jeux à utiliser des moyens de contournement de la censure en ligne".