La 12ème étape du Tour de France est revenue aisément au sprint à Mark Cavendish (Team Columbia) devant Sébastien Chavanel et Gert Steegmans.
Un tremblement de terre de forte magnitude s'est abattu sur Lavelanet dans l'Ariège ce matin. Qu'il est terrible d'évoquer des histoires extra sportives de ce genre sur la plus respectable des épreuves cyclistes de la planète. Mais comment y échapper ? L'ambiance sereine régnant depuis le départ de Brest sur la compétition se fissure tout doucement par la surenchère des cas positifs dévoilés. Le nom de Ricco a fait vibrer les foules, il fait depuis aujourd'hui trembler le monde cycliste. Le peloton qui doit tranquillement rejoindre les Alpes en longeant la Méditerranée. Des étapes de transition comme on les surnomme. Toutefois, avec ce Tour réservant une ou plusieurs surprises lors de chaque étape, il faut espérer pour le spectacle qu'une nouvelle péripétie surgisse dans ce chapitre 12 du Tour de France 2008.
Pour décrocher le rôle principal de cette étape, le casting débute dès les premiers kilomètres. Les plus volontaires sont notamment Stéphane Augé (Cofidis), Freddy Bichot (Agritubel), Bram Tankink (Rabobank) ou Steven de Jongh (Quick Step). Finalement, il a fallu être armé de patience pour trouver les coureurs s'imprégnant le mieux des rôles de composition d'éclaireurs. Les heureux élus sont le Breton Arnaud Gérard (Française des Jeux) et le Rhodanien Samuel Dumoulin (Cofidis) qui débutent leur interprétation à l'avant dès le 36ème kilomètre. Au même instant, Baden Cooke (Barloworld) reprend un classique de son équipe, c'est-à-dire, l'abandon. Après une chute, l'Australien, ancien vainqueur du Maillot Vert, décide de donner le clap de fin de son Tour de France. L'équipe anglaise est réduite à cinq éléments après le contrôle positif de Duenas, et les abandons sur chute de Félix Cardenas, Paolo Longo et Mauricio Soler.
Sébastien Chavanel sent le bon coup mais échoue sur plus fort que lui
Malheureusement, très rapidement, on se rend compte que cet épisode est une rediffusion. Ce Tour nous avait fait perdre l'habitude mais aujourd'hui il nous offre une redite sans saveur. Deux valeureux attaquants résistent à la masse du peloton avant de se faire avaler dans les ultimes mètres. Toutefois, les deux hommes de tête se relaient parfaitement en espérant que le peloton serait indulgent en comptant 1'15" d'avance au 40ème kilomètre. L'écart maximum atteindra 3'40" au sommet de l'unique difficulté du jour, le Col de Camperié (Km 57,5). Le décor désertique et aride des Corbières plongé sous le soleil de l'Aude estompe le manque de suspense. Malgré tout, une double péripétie pimente de nouveau le scénario du jour. Tout d'abord, dans le peloton, Serge Beucherie, le directeur sportif du Crédit
Agricole, avoue au micro de France Télévisions que son équipe ne roulera pas sous demande du sprinteur Thor Hushovd, pas en jambe.
Une équipe en moins, les attaquant peuvent y voir un signe positif. D'autant plus qu'ils reçoivent l'aide de l'Espagnol Juan José Oroz (Euskatel) revenu sur eux en l'espace de trois kilomètres (Km 116). Ce nouvel arrivant se fait bien voir de ses compagnons d'échappée en assurant quasiment seul le tempo du groupe. Et à lui seul, il refait passer l'écart au-dessus de la minute (1'05") à plus de 30 kilomètres de l'arrivée. Malgré la collaboration de qualité d'Oroz, le vainqueur d'étape sur ce Tour à Nantes, Samuel Dumoulin place une attaque. Mais, il ne produit pas l'effet escompté. Dès lors, la question est de savoir à combien de kilomètres de la ligne les trois hommes seront repris puisque les 25 derniers kilomètres proposent un terrain droit et fouetté par un vent de trois-quarts favorable. Sous le panneau des 15 kilomètres, leur avantage s'effondre à 25 secondes.
Car derrière les Liquigas, le Team Milram, le Team Columbia et les Quick Step unissent leurs efforts. L'échappée échoue à 9,5 kilomètres de l'arrivée. Dès lors, place aux rois de la vitesse. Narbonne étire le peloton dans ses rues pourtant bien larges. Les sprinteurs remontent aux avants-postes dont un certain Thor Hushovd, qui pourrait obtenir la victoire sans avoir fait travailler ses coéquipiers. Le sprint se lance, Sébastien Chavanel (Française des Jeux) se rallonge par la gauche pour sucer la roue de Mark Cavendish (Team Columbia), lancé plein axe. Le plus jeune des frères Chavanel prend la bonne roue, reste à la tenir. Cette mission est impossible pour lui, derrière un Cavendish, toujours aussi impressionnant de puissance. L'Anglais ne laisse que les accessits et Thor Hushovd peut s'estimer
heureux d'avoir connu le succès sur ce Tour à Saint Brieuc. Car les autres sprinteurs commencent à voir rouge sur l'Anglais qui, malgré sa troisième victoire d'étape n'endosse pas le Maillot Vert.
Classement 12ème étape :
1. Mark Cavendish (GBR, Columbia) les 168,5 km en 3h40'52"
2. Sébastien Chavanel (FRA, Française des Jeux) m.t.
3. Gert Steegmans (BEL, Quick Step) m.t.
4. Erik Zabel (ALL, Team Milram) m.t.
5. Oscar Freire (ESP, Rabobank) m.t.
6. Francesco Chicchi (ITA, Liquigas) m.t.
7. Thor Hushovd (NOR, Crédit Agricole) m.t.
8. Leonardo Duque (COL, Cofidis) m.t.
9. Julian Dean (NZL, Garmin Chipotle) m.t.
10. Heinrich Haussler (ALL, Gerolsteiner) m.t.